
Antoine Lencou
Fan de SF, Antoine Lencou reprend ici ses thèmes favoris, la vie, la mort, nos origines, notre devenir, qu’il nous livre sous forme d’une enquête policière à l’échelle galactique. Symbiose est son sixième roman.
Aux éditions L’Alchimiste éditions :
Le bureau des défunts 1 – Votre mort nous appartient
Le bureau des défunts 2 – À corps perdu
Le bureau des défunts 3 – Ligatures
Le bureau des défunts 4 – Reflets
Aux éditions Pulp Factory :
Interview
1) Avec lequel de vos personnages vous sentez-vous le plus proche ?
Sans aucun doute, Jania, l’héroïne malgré elle de Symbiose. Quoi, c’est une femme et moi pas ? Aucun problème. J’adore mes personnages, je m’identifie à chacun d’eux, quel que soit leur sexe, mais Jania, c’est… c’est plus viscéral, plus intime. Elle est la victime, elle est à la fois faible et forte, la vie la malmène et elle se démène à sa façon pour s’en sortir. Elle est loin d’être parfaite, elle commet des erreurs, elle doute, elle aime, elle ne calcule pas… Elle nous ressemble en fait. Je lui ressemble. Mes personnages sont souvent ainsi, imparfaits. Et j’aime ça.
2) Une phrase pour donner envie de vous lire :
Attention à nos actes, même les plus innocents…
3) Si votre roman avait une suite, quel titre lui donneriez-vous ?
Hum… Les titres et moi, c’est une grande histoire d’amour avec ses passions, ses trahisons… Parfois, il me vient tout de suite comme une évidence. Il porte le roman et la trame qui en découle. Parfois, à quelques pages de la fin, je ne l’ai toujours pas. D’autres fois, je le change en cours de route. Symbiose est de celui-ci !
Un autre tome après ce roman, je n’y ai pas réfléchi parce que mes histoires se construisent au fur et à mesure, en fonction de ce que décideront les personnages. Ils me surprennent souvent ! Alors, penser à une suite…
Allez, je m’y essaye quand même. Le titre serait un seul mot, pour rebondir avec Symbiose. Pourquoi pas Expansion ?
4) En tant qu’écrivain de SF, quel est votre diagnostic sur le futur qui nous attend ?
Clairement, le réchauffement climatique m’inquiète, l’extinction massive des espèces animales, la surexploitation de toutes nos ressources, l’appauvrissement des espaces naturels, l’accaparement des richesses et les inégalités criantes qu’elle engendre… L’Homme avec un grand H va souffrir. Il souffre déjà. Je ne suis pas optimiste, franchement. Et non, désolé non, je ne crois à la prise de conscience collective, à un vaste mouvement mondial concerté et désintéressé pour œuvrer vers une société meilleure, équitable et solidaire…
5) Vous auriez des conseils à donner pour écrire un bon thriller ?
Je ne sais pas si j’ai la recette miracle… En tout cas, pour moi, un bon roman est une histoire avec un scénario qui tient la route, qui n’est ni simpliste, ni trop alambiqué, qui est crédible dans le décor que l’auteur a choisi de proposer, dont on se dit de la fin : oui, tout s’articule bien, c’était évident !
Selon mon dico, le thriller est « un film ou roman à suspense, qui procure des sensations fortes ». Pour provoquer ces fameuses sensations fortes, on doit pouvoir s’identifier aux personnages, craindre pour eux. Et c’est exactement ce qui se passe quand j’écris. Pour Symbiose, j’étais Jania, je vibrais avec elle, j’avais peur pour elle.
6) Parlez-nous un peu du parcours de Symbiose et pourquoi avoir choisi Mars pour héberger votre intrigue ?
Avant ce roman, j’avais écrit un space opera. J’aime bien l’ambiance des grands espaces, des voyages forcément longs, l’exotisme des planètes, c’est un champ formidable pour l’imagination, l’exploration. J’ai tout simplement continué sur la lancée avec Symbiose en resserrant l’intrigue autour du système solaire.
Pourquoi Mars ? C’est la seule planète tellurique sur laquelle l’homme peut se rendre avec une relative facilité. Vénus et Mercure offrent des conditions de vie bien trop rudes. Quant aux satellites des géantes gazeuses, ils sont trop loin pour nos techniques actuelles, même si cela viendra sans doute. Et puis, Mars, quoi ! Rien qu’évoquer son nom suscite des images dans l’inconscient collectif, je trouve.
Ensuite, j’aime bien mixer les genres. Ajouter une enquête policière dans une ambiance SF permet d’extrapoler les techniques, d’imaginer la façon de chercher les coupables et de multiplier les intrigues. C’est grisant !
Symbiose a connu trois versions, deux titres différents. Et je n’ose même pas vous dire combien d’années se sont écoulées entre l’écriture de la première ligne et aujourd’hui ! Il y a des textes, comme ça, qui doivent attendre leur maturité.
7) Quels sont vos autres projets d’écriture ?
J’ai une série en cours chez Pulp Factory, du space opera qui relate l’histoire de la Terre en guerre avec une espèce extraterrestre belliqueuse, en fait le roman que j’évoquais plus haut, qui précédait Symbiose. J’entends votre remarque ! Oui, il y a des traits communs avec Symbiose, mais son traitement est très différent. Le tome 2 de la série doit sortir en juillet prochain et j’ai construit cet opus comme un ping-pong avec le tome 1. L’histoire est quasi indépendante, on peut le lire en premier et avoir envie du coup de découvrir le tome 1. Le volume 3 clôturera la série en faisant se rejoindre les 2 tomes précédents et je viens tout juste d’en finir l’écriture.
En avril prochain sortira un doublet aux éditions Koikalit : un roman uchronique qui mettra en scène des personnages historiques légèrement… hum… transformés et dans des situations... très très peu historiques ! Bref du pas sérieux, du décalé et j’adore aussi écrire comme ça. Il sera accompagné d’un mini recueil de nouvelles plutôt caustiques qui est venu se greffer par le plus grand des hasards au cours d’une discussion.
Dernier projet en vue, un recueil de nouvelles qui est en lecture, donc je ne peux encore rien en dire !
Et voilà ! Tous mes projets sont bouclés ou ne dépendent plus de moi. Donc pour le moment, je suis en vacances littéraires (et bien méritées !).
8) Allez, pour flatter un peu notre ego : pourquoi avoir choisi Onyx pour publier ce roman ?
Je vais l’avouer maintenant, mais il ne faut pas le répéter, il y a une part de hasard dans le choix d’Onyx. Quand j’ai considéré que le présent manuscrit était prêt à être soumis, les temps éditoriaux étant longs, je l’ai adressé à plusieurs maisons d’édition. Pour maximiser mes chances, je poursuivais mes recherches et elles m’ont amené sur le site d’Onyx. Leur démarche m’a paru intéressante, claire et sincère. J’ai envoyé mon manuscrit. J’ai eu des mails réguliers sur l’avancée de la sélection, des retours très détaillés aux différentes phases. Cela m’a conquis.
Et une fois le contrat signé, cette collaboration ne s’est pas arrêtée là. À chaque étape, on m’a consulté et écouté, aussi bien pour l’illustration de couverture, la présentation, le quatrième de couverture, tout. C’est très appréciable. Merci pour ça.